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Une Bonne Mauvaise Nouvelle

Dernière mise à jour : 29 nov. 2022


Le jeudi 13 octobre 2022, nous avons assisté à un énorme rallye boursier, l'un des jours de trading les plus fous de l'histoire de Wall Street.


Le mouvement des prix a commencé à 15h30 CET (8h30 du matin à New York) lorsque le gouvernement a publié des données sur l'inflation qui montraient que les prix à la consommation avaient augmenté de 8,2 % en Septembre depuis l'année dernière.


Les participants du marché ont réagi rapidement car ces données impliquaient que la Fed poursuivrait son resserrement quantitatif (la réduction du bilan de la Fed), comprenant une hausse des taux de 0,75 % le 2 Novembre pour tenter de maitriser l'inflation


Cela suggère que le marché des actions devraient chuter et en effet, le Dow Jones Industrial Average a chuté de 1,7 % en quelques minutes.

Juste après, le narratif de base a pris le dessus et les actions ont grimpé en flèche. À la clôture du 13 octobre, le Dow a gagné 4,6 % par rapport aux plus bas de la journée.


Qu'est-ce qui avait changé ?


Pour la plupart, rien. Mais un nouveau courant narratif s'est emparé de la psychologie du marché : « Les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles ».


Les traders ont modifié leur opinion en disant qu'un resserrement quantitatif plus extrême de la Fed réduirait considérablement et plus rapidement l'inflation que prévu et ouvrirait la voie à des baisses de taux d'intérêt au début de l'année prochaine. Ces baisses de taux attendues seraient bonnes pour les actions, il est donc logique pour les traders d’en conclure qu’il faut acheter des actions maintenant !


Ce raisonnement n’est pas logique pour plusieurs raisons. La première est que la Fed a clairement indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de réduire ses taux de sitôt.

Le deuxième problème est que si la Fed réduisait effectivement ses taux au début de l'année prochaine, cela montrerait simplement aux participants du marché que l'économie était en pleine récession, ce qui ferait écrouler les actions.


Abordons maintenant le dilemme auquel la Fed est confrontée en matière d'inflation.


La question est : la Fed ne veut-elle pas d'inflation ?


La dette totale des États-Unis, publique et privée, dépasse 92 600 milliards de dollars. L'inflation diminue la valeur réelle de la dette, ce qui rend cette dette plus facile à payer.


Donc, si l'inflation est un moyen de gérer un endettement excessif en abaissant la valeur réelle de la dette, pourquoi la Fed est-elle si fermement opposée à l'inflation ? Pourquoi essaie-t-elle de réduire l'inflation si celle-ci est le moyen ultime de réduire la dette.


Bien sûr, les impôts sont de mise quand on parle de la dette d'un pays. La fiscalité est l'un des moyens par lesquels les gouvernements prennent l'argent des citoyens pour rembourser la dette. Mais les impôts sont peu populaires et difficiles à faire approuver par le Congrès. L'inflation fonctionne beaucoup mieux.


L'inflation réduit votre revenu réel puisque les dollars que vous gagnez ont moins de valeur. De plus elle réduit la dette publique parce que l'argent que le gouvernement doit est plus facile à rembourser pour la même raison — les dollars valent moins.


L'inflation est une augmentation de taxe invisible où le Congrès n'a pas à lever le petit doigt. Et donc, pourquoi la Fed lutte-t-elle contre l'inflation ?


Nous devons d'abord comprendre la différence entre une inflation élevée et une inflation faible.


L'inflation est une forme de vol des épargnants, des consommateurs et des personnes à revenu fixe. Imaginez qu'une mère ait 50 € dans son sac à main en petites coupures. Son enfant de 8 ans veut voler l'argent pour acheter des bonbons, mais il sait que s'il prend les 50 €, il se fera prendre et puni. Au lieu de cela, il ne prend que 3 € pour que maman ne le remarque pas.


C'est pareil avec l'inflation.


Si l'inflation est de 8 % ou 10 %, tout le monde le remarque, les banquiers des banques centrales sont chassés de leurs fonctions et les politiciens perdent les élections. Si l'inflation est de 2%, l'objectif officiel, alors presque personne ne le remarque.


Pourtant, ne vous y trompez pas. L'effet est toujours dévastateur au fil du temps. Une inflation de 2% par an réduira de moitié le pouvoir d'achat du dollar en 36 ans. Puis à nouveau de moitié dans 36 autres années. Ainsi le pouvoir d'achat du dollar est détruit de 75% en 72 ans (environ une durée de vie moyenne) avec SEULEMENT 2% d'inflation.


Avec 3% d'inflation, il ne faut que 48 ans pour que le dollar perde 75% de son pouvoir d'achat. Tout en détruisant la valeur réelle de l'argent et la valeur réelle de la dette.


Les banquiers centraux et les politiciens ne sont pas contre l'inflation. Ils veulent juste la maintenir à 2-3% pour détruire la valeur de la dette et ne pas se faire remarquer. D'un autre côté, ils ne sont pas d'accord avec une inflation de 6% ou plus parce que les gens le remarquent, cela les fait paraître incompétents et met leur position politique en péril.


La Fed s'apparente à l'enfant qui vole lentement mais sûrement l'argent de sa mère pour acheter des bonbons.


Le "voleur silencieux", aujourd'hui plus que jamais, porte bien son nom.


Restez vigilants, restez informés.


Wave Cap



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